Le père de Corot
(vers 1830).disait-il, j’ai mieux choisi mon temps pour
faire mon entrée dans le monde. Il ne faut
pas que les parents aient de tracas pour
produire de beaux enfants. C’est mal prendre son heure que de naître sous la Terreur. »
La boutique de la rue du Bac ne laissait
pas à Mme Corot le loisir d’élever elle-même
son fils. Il fut mis en nourrice aux environs
de l’isle-Adam, dans le village de Presles. Il
y demeura quatre ans. Sans doute fut-il bien
soigné ; car son cœur resta attaché à sa
famille nourricière et, vieux, illustre et
fêté, il faisait fête à son tour « la sœur de
lait » quand elle venait lui rendre visite à
Paris, et il l’invitait sans façons à partager
son dîner. Vers sept ou huit ans, on le met en pension rue de Vaugirard
chez un maître nommé Letellier, où il reste jusqu’à onze ans. C’est là
qu’il eut pour camarade M. Marcotte qui, en qualité de doyen de
ses amis, présida le comité formé, en 1874, pour lui offrir une médaille
d’honneur. Il a neuf ans, en 1807, lorsque son père, qui avait été employé
M. Sennegon
(vers 1830). dans les bureaux de la ville de Paris, obtient
pour lui une bourse ou une fraction de
bourse dans un collège, et on l’envoie à
Rouen. M. et Mme Corot avaient là un
ami, dont le fils devait plus tard devenir
leur gendre. M. Sennegon fut le correspondant de Camille. C’était un homme d’humeur rêveuse, un peu mélancolique, qui
fuyait le monde, mais goûtait la nature. Il
prenait le jeune pensionnaire pour compagnon de ses promenades et l’emmenait de
préférence dans des campagnes solitaires,