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jours son ardeur empressée suivre son idée. Que ce fussent les Cent Chefs-d’œuvre à la galerie Petit ou la Centennale au Champ-de-Mars, du moment qu’il s’agissait de Corot, M. Robaut était sur la brèche. Mais les matériaux s’accumulaient sans que l’édifice attendu finît par s’élever. Des chapitres détachés du livre projeté s’éparpillèrent à droite et à gauche : telle la substantielle étude biographique parue dans la « Galerie Contemporaine » qu’édita la librairie Baschet ; telle aussi la série d’articles donnés au journal « l’Art, » où l’auteur révéla l’œuvre décoratif de Corot. Mais l’âge et la fatigue finirent par se faire sentir et peu à peu le courageux ouvrier, que ses forces trahissaient, en vint à désespérer, malgré qu’il en eût, d’achever une entreprise désormais trop lourde pour lui.

Peu importe quel hasard me conduisit à lui offrir mes services et à substituer ma bonne volonté à son savoir. Mais un rapprochement s’impose. Dans l’hommage rendu à la mémoire d’Eugène Delacroix sous la forme d’un catalogue raisonné, M. Robaut avait eu pour émule mon père, Adolphe Moreau, dont le « Delacroix et son œuvre » avait précédé et, jusqu’à un certain point, préparé sa publication beaucoup plus ample et plus minutieusement documentée. Par un retour fortuit, c’est à son fils qu’échoit aujourd’hui la tâche d’assurer à Corot le monument ébauché et déjà plus qu’à moitié construit. Collaborateur de la dernière heure, il tient à s’effacer derrière l’auteur, trop heureux d’avoir été honoré de sa confiance et autorisé à parler en son nom.