Le bon vieillard l’écoute avec recueillement ;
Et quand elle a fini cette histoire touchante,
Le matin rit au ciel, le bois s’éveille et chante,
Et les fleurs des buissons s’entr’ouvrent doucement.
« Votre temps reviendra d’aimer et d’être aimée,
Dit l’ermite, et, tout bas, dût-il être lointain,
Gardez au fond du cœur l’espoir d’un clair matin,
Vibrant de soleil souple et de brise embaumée.
« Dieu même punira vos lâches assassins :
Attendez les retours que sa bonté vous garde ;
Priez, résignez-vous, sachant qu’il vous regarde,
Et qu’il vous a sauvée, et qu’il a ses desseins.
« D’ici là, je connais une sainte famille ;
Le père est sabotier ; dans cette humble maison,
Vous vivrez doucement, sans peur de trahison ;
Vous serez leur bon ange et vous serez leur fille.
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LE BON ERMITE