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BERTHE ET PÉPIN

« Je comprends maintenant pour quel espoir tenace
Malgré moi, mon amour ne voulait pas mourir.
L’avenir était sombre en moi. Vaine menace !
Mon cœur ne s’est pas clos, puisqu’il devait s’ouvrir.

« Et toi, que faisais-tu ? Moi ce n’est pas ma faute
Si l’autre avait sa place en mon lit, sous mon dais.
Toujours, assis, couchés, nous vivions côte à côte. »
Et Berthe, en rougissant, lui répond : « J’attendais. »

Blanchefleur à son tour s’approche et l’on s’embrasse.
On pleure et l’on sourit. Tableau simple et charmant :
Mère et fille, femme et mari. Je vous fais grâce,
Et ne décrirai point leur attendrissement.

Vous saurez seulement que, dans le crépuscule,
Dont la pénombre tendre emplit au loin les bois,
Pépin parlait d’amour sans être ridicule,
— Et vraiment c’était bien pour la première fois…