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prototypes monétaires siculo-grecs

prototype que pour la raison qu’elle servit d’introduction à la classe des “ pégases „ anépigraphes.

Notre monnaie N.o 19 (inédite) peut établir plus rigoureusement son titre de prototype. Elle appartient par le poids, le type et le style à l’émission des pièces légères. Mais elle n’a pas encore de symbole (triquêtre ou étoile), s’introduisant ainsi comme une copie du type précédent, notre monnaie N.o 18.

La question de la qualité artistique n’entre guère dans la discussion d’attribution de ces pièces stéréotypées. Mais elle reprend son importance en ce qui concerne à la pièce de Philistis (N.o 20). Cette médaille en vertu de son poids irrégulier (15,51 gr.) occupe une place singulière parmi les larges pièces de la série ; elle est, on peut le présumer, une pièce de dix-huit litrae (au lieu de seize), et comme telle, on la trouve en tête des monnaies de Philistis, dans le catalogue du British Museum[1]. Cependant le premier rang doit être aussi assigné à cette belle médaille au point de vue de l’émission. Elle est d’un style excellent, harmonisant la noblesse et la force avec une grande expression de douceur. Elle présente l’individualité d’un portrait, ce qui fait un contraste frappant avec les autres pièces de la série, ordinairement jolies mais un peu insipides. Son excellence n’est pas non plus limitée à la beauté de l’avers, car le quadrige est caractérisé par la même supériorité. Les chevaux avancent rapidement d’une allure harmonieuse et rythmique dont la monotonie est coupée par l’action du premier cheval, qui, en courbant le cou avec un effort d’impatience, semble ronger son frein. Il y a ici quelque chose de plastique,

  1. Sicily, page 212, n.o 539. Une épreuve en plomb encore plus lourde, n.o 538, est placée avant notre pièce. Comme épreuve, elle est pour nous sans importance.