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e. j. seltman

quoique l’émission des “ pégases „ avec la triquétre puisse, je crois, être mise en tête comme la première émission d’Agathocle, puisque ces pégases, au point de vue du poids et du type, se rattachent au monnayage précédent du régime démocratique.

Notre spécimen (N.o 15) est une variété inédite, et je me hasarde à demander pour lui la priorité d’émission, pour deux raisons essentielles. La tête de l’avers a un caractère plus vigoureux que d’ordinaire ; le flan est plus épais et conséquemment plus petit, de sorte que l’ensemble du type, particulièrement la triquêtre, est moins grand. Les chevaux sont à peine plus grands que ceux du rare tétrobole en or avec les mêmes types[1].

Pour mettre mieux en relief le caractère de la pièce, j’en ai placé une autre à côté (N.o 16).

C’est un trait particulier à plusieurs émissions greco-siciliennes des périodes de la décadence que les premiers exemplaires sont frappées sur des flans plus petits que leurs copies. Notre monnaie suivante en servira d’exemple, et le tétradrachme de Philistis (N.o 20) illustrera encore mieux cette singularité, car, quoique plus pesant, il a une surface plus petite, que les pièces de la série de poids réduit. Donc, tant pour des raisons de style, que pour la petitesse du flan et la diminution des détails, cette monnaie me paraît digne d’être considérée comme prototype de la série. La tête de l’avers a été expliquée diversement, comme étant celle d’Apollon, Arès ou Hercule. On aurait dû observer qu’elle porte les cornes courtes d’un jeune taureau. Notre monnaie nous les montre bien distinctes, sur le front, entre les cheveux. Il est manifeste que nous avons ici une divinité fluviale, peut-être celle d’Anapos,

  1. Numismatic Chronicle, 1874, pl. VIII, 2.