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prototypes monétaires siculo-grecs

ouvert de la tête N.o 12. Il y a là une tension de vue qu’un autre graveur aurait pu changer en un regard fixe. Le talent de l’artiste a su éviter ce danger. Mais les traits qui, d’après lui, expriment un sentiment, prendront bientôt un air efféminé (comme sur la pièce d’Alexandre), ou même un air affecté.

Poursuivant notre analyse nous rencontrons, un peu plus tard, l’émission en or avec la triquêtre au-dessous du bige. M. Head l’attribue à la première époque du règne d’Agathocle[1], et M. Reinach l’assigne à la période antérieure, c’est-à-dire à la seconde époque de la Démocratie[2].

Examinons un moment ces théories.

À première vue, nous sommes obligés de reconnaître dans le type de Pégase, pour les statères aussi bien que pour les autres monnaies, le signe caractéristique de l’époque de la Démocratie. Mais si la drachme en or avec la triquêtre est comprise dans le monnayage de la Démocratie, le drachme du poids attique avec la large triquêtre au revers doit être admise dans la même classe, parce que, comme nous le verrons plus tard, elle porte la même tête que la pièce d’or.

En conséquence, nous devrions supposer que la Monnaie se servit en même temps de deux systèmes de poids pour le monnayage en argent (on émettait aussi des tiers et des sixièmes, comme à Corinthe), ou que le système Corinthien fut aboli sous le régime de la Démocratie[3]. Ni l’une ni l’autre de ces

  1. Numismatic Chronicle, 1874, page 41.
  2. Revue Numismatique, 1895, page 498.
  3. La révolution effectuée par Timoléon paraît avoir été aussi radicale pour le système monétaire que pour le gouvernement politique, particulièrement par rapport au monnayage de l’or et de l’argent. Les globules de la pièce d’or attestent que le statère de Corinthe était la mesure de valeurs pour les deux métaux, et telle étant la loi qui