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prototypes monétaires siculo-grecs

La publication de ce tétradrachme sera du moins bien accueillie, parce qu’il offre un intérêt indépendant et tout particulier, à savoir, la lettre Α qui fut frappée après la production de la pièce, dans la base, au dessous du taureau. M. Head[1] s’exprime ainsi au sujet du type : “ Le dieu du fleuve, lui-même, fait au dieu de la santé des libations formelles pour avoir purifié ses eaux ; tandis que l’image du taureau symbolise le sacrifice offert à cette occasion. „

Ce sacrifice, comme il est indiqué par le coq, était offert aux divinités de la santé, à Asklepios en particulier. Un Savant, qui observa la monnaie, a interprété l’Α comme Ἀσκληπίῳ.

Torremuzza[2] nous donne un tétradrachme que je crois être le même. Mais il n’a aucune valeur, étant misérablement changé et défiguré. En examinant la figure de cette pièce, — un gros “ Seilenos „ chauve, plutôt qu’un Selinos, avec une petite touffe de poils au menton — personne ne pourra la prendre pour autre chose qu’une de ces stupides falsifications qui faussent la valeur des planches de Torremuzza.

Notre monnaie suivante, N.o 9, un didrachme de Gela, nous amène aux confins du plus bel art. Ceci saute aux yeux par le goût exquis avec lequel est dessiné le taureau androcéphale. Il est tourné (soit dit en passant) à gauche au lieu d’être à droite, comme dans les émissions antérieures et postérieures. M. Imhoof-Blumer a décrit cette belle médaille[3]. Mais on n’en a fait encore aucune reproduction.

L’intérêt de cette monnaie se concentre surtout dans le type du revers ; c’est un homme à cheval,

  1. Historia numorum, page 148.
  2. pl. 65, n.o 4.
  3. Berliner Blaetter für Münzkunde, 1870, p. 42.