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prototypes monétaires siculo-grecs

simple de dessin, mais plus accentuée même que celle du tétradrachme. Le nœud de cheveux a des contours plus arrondis et la boucle manque près de l’oreille. La barbe et les cheveux sont moins ondulés, et le dessus de la tête étant plus applati, celle-ci paraît relativement plus large. Voilà pour les différences du type. Quant à l’archaïsme de la conception et de la technique, il est suffisamment marqué par la stature plus raccourcie du satyre, une dépression déterminée dans les proportions de la tête de Dionysos, et en général par un travail plus énergique. Il est regrettable que nous ne possédions pas d’exemplaire de cette monnaie d’un poids plus élevé, car il ne faudrait qu’un plus grand coin pour faire remarquer plus clairement son excellence exceptionnelle. Elle se place, pour l’époque, au niveau d’un chef d’œuvre de l’art numismatique, et elle peut prétendre au plus haut mérite, après le fameux tétradrachme des collections de Paris et de Naples (œuvre d’Euainetos, semble-t-il), avec Dionysos imberbe. Mais le revers de notre pièce surpasse cette médaille même par la force et l’harmonie de la conception artistique et de la réalisation technique. Notez la pose parfaite du monstre, un vrai démon des forêts ! Maigre et musculeux, tout fait de nerfs et trempé de force élastique, il repose, l’oreille au guet, toujours en alerte.

Le N.o 7 de notre planche, un tétradrachme inédit de Ségesta, que je publie grâce à l’obligeance du D.r Weber, semble être le prototype de la belle série qui a été attribuée au commencement de la meilleure époque, qui coïncide, a-t-on supposé, avec l’envoi d’une flotte athénienne au secours de Ségesta en 416 et se termine avec la subjugation de la ville par les Carthaginois en 409. L’avers de notre médaille se distingue d’autres spécimens par un quadrige

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