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e. j. seltman

ces types-modèles ne sont pas resserrées, comme le sont les monnaies signées, dans les limites étroites d’une seule époque. Elles s’étendent depuis les périodes archaïques presque jusqu’au commencement de la conquête de l’île par les Romains.

Les numismates ont quelquefois fait allusion au genre prototype. Ainsi, par exemple, M. Six a reconnu dans un tétradrachme de Lykkaios avec la légende (Λ)ΥΚΠΕΙΟ le prototype de monnaies semblables, à cause du mérite supérieur de cet exemplaire, et parce que l’Hercule du revers se présente dans une pose différente[1]. Mais, autant que je sache, le sujet des prototypes n’a pas encore été traité systématiquement. Je crains que mes remarques au point de vue esthétique puissent être considérées comme banales ; mais je ne dirai, sous ce rapport, que ce qui est rendu nécessaire par le cours de ces recherches.

Un arrangement chronologique étant la disposition naturelle pour une investigation de cette nature, je commencerai par quelques types archaïques.

Le trait caractéristique du style archaïque est une forme rigide, accompagnée dans la plupart des émissions par une fixité presque absolue dans la manière d’arrangement et d’exhibition des sujets. Ainsi, en choisissant le monnayage de Syracuse (qui nous a laissé plus d’exemples de monnaies archaïques qu’aucune autre ville sicilienne), une tête de femme se présente avec un caractère d’archaïsme invariablement le même, quoique ayant des degrés bien différents de dextérité technique. Mais il y a aussi une frappante fixité d’arrangement, toutes ces

  1. Numismatic Chronicle, 1875, page 22, pl. I, n.o 2 ; voyez aussi : Numismatische Zeitschrift, 1884, pl. IV, 12.