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robert mowat

deux variétés avec la légende de tête IMP CAES TRAIAN OPT AVG GER DAC-PART et, au revers, les sigles S C qui prouvent qu’on a affaire à une véritable monnaie. Dès lors les lettres contremarquées, CH, ne peuvent guère être autre chose que les initiales du nom de la ville qui a autorisé la circulation de cette pièce sur son territoire ; cette ville, nécessairement voisine du metallum Ulpianum dont l’atelier monétaire était à Viminacium, (loc. cit., p. 410) doit être cherchée en dehors de la province, Moesie Supérieure, pour laquelle elle avait été frappée ; celle qui satisfait le mieux à cette condition est Chalcis de Macédoine. La contremarque CH semble donc démontrer la nécessité où l’on s’est trouvé d’élargir la circulation de la monnaie minière, tout au moins dans les provinces limitrophes. Peut-être est-ce pour régulariser cette situation que l’on a introduit dans quelques émissions les sigles SC qui auraient été destinées à leur assurer partout le cours légal sur le même pied que la monnaie urbaine acceptée dans toute l’étendue de l’empire. Telle est l’explication habituellement donnée pour justifier la présence de ces sigles sur le numéraire colonial de cuivre d’Antioche et de quelques villes de Judée ressortissant au gouvernement de la Syrie. Le signe sénatorial sur une monnaie de colonie ou de district dispensait donc les villes voisines de la surfrapper d’une contremarque lui donnant cours sur leur territoire.

Puisque je suis amené à revenir ici sur un sujet que j’ai eu à traiter autrefois, j’avoue n’avoir pas songé alors à assimiler, sous le rapport des sigles sénatoriaux, la monnaie minière à celle d’Antioche ; c’est une idée ingénieuse que M. Seltmann vient d’exposer dans l’article[1] qu’il a consacré à l’analyse de mon mémoire et qui mérite d’être prise en considération.

  1. Zeitschrift für Numismatik, Berlin, XX, 1897, p. 244 ; cet article a été écrit à l’occasion d’un petit-bronze inédit, d’un intérêt exceptionnel, nous apprenant que le monnayage minier, sur lequel on n’avait jusqu’à présent rencontré que les effigies de Trajan et d’Hadrien, s’est prolongé jusque sous le règne d’Antonin : antoninvs augvstvs, sa tête laurée à droite. R/. dardanici, Figure féminine debout à gauche, tenant un rameau dans la main droite, (Ibid. pl. VIII, f. 3).