généraux de Savoie annexèrent une nouvelle ordonnance à son contrat, qui substituait à ce genre de sol déprécié un autre type, différent de forme et de bas aloi. Il était, en poids, de pièces 245 au marc, et s’appelait gros, le premier nom qu’ait porté le sol savoisien.
C’est le 21 septembre 1297 que la monnaie de Turin est mentionnée, pour la première fois, dans les documents recueillis par Duboin. On voit, à cette date, Philippe de Savoie, prince d’Achaïe, accorder à maître Durant Carrière, d’Avignon, le droit de battre monnaie pendant deux ans, apud Taurinum civitatem suam. Sur la foi de quelques pièces, reproduites dans son grand ouvrage : Antiquitates Italicae, Muratori en recule l’origine de quelques années encore, mais Promis l’accuse d’erreur, et démontre, par des documents précis et d’une autorité indiscutable, que ces monnaies n’ont pas été frappées à Turin.
Ce n’est pas l’histoire de l’atelier de Turin que nous voulons écrire ; sa fondation seule nous intéresse. Nous ne dirons donc rien de ce qui touche à son passe de six siècles. Il nous suffira de rappeler que, de tout temps, il a été le plus important établissement monétaire de la principauté, et que son importance s’est soutenue jusqu’à nos jours, à travers les vicissitudes orageuses, sous lesquelles manqua plus d’une fois de sombrer le Piémont.