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02 CONTES POPULAIRES KABYLES

« Viens à la chasse.» — « C’est bien, mon oncle, » répondit l’enfant. Ils partirent; arrivés au bord d’une foret, l’oncle donna un fusil à l’orphelin et lui dit: «Reste dans ce passage; moi, je battrai la broussaille; quand je te crierai: tire, vise bien.» Il courut à sa maison, couvrit le veau d’une couche de poussière et le conduisit jusqu'au passage: « Tire, Juif d’orphelin, le voilà de ton côté. » L’orphelin visa, le veau tomba, il s’approcha et reconnut son veau. Il alla au village et invita les habitants à prendre la viande de son veau, il ne réclama que la peau. On lui remit la peau qu’il déposa dans un coin sans la saler. Quand elle sentit mauvais, il la porta au marché pour la vendre. Le premier passant y cracha dessus. Vers le soir, il la vendit pour une pièce percée. Il se mit en route, et rencontra deux hommes qui portaient une tunique de laine, ils la vendirent cent francs; l’orphelin jeta furtivement sa pièce percée dans le tas et se mit à crier: «Au voleur! au voleur ! ces gens-là m’ont volé de l’argent» On s’attroupa. « Combien t’ont-ils volé?» — «Cent francs et une pièce percée. » Les deux hommes s’en défendaient: «O Musulmans, c’est un mensonge, nous n’avons que