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fontaine, y trouva une négresse, la tua et se revêtit de sa peau; après quoi elle suivit la vache qu’avait menée la négresse et qui la conduisit à la maison de son ravisseur. Elle entra et dit à la mère du jeune homme: «Où placerai-je la cruche?» — «Viens par ici, juive de négresse, que Dieu t'extermine! Ne sais-tu pas où tu la déposes d’ordinaire mets-la dans le coin.» Le lendemain l’aigle la visita et lui dit: «Quel est ton lit, ô Loun’dja? quel est ton chevet? quelle est ta nourriture?» — "Mon lit, c’est le sol nu, répondit-elle, mon chevet, la pierre du foyer; ma nourriture, du pain de son.» Un jour le père du jeune homme se rendit à la fontaine, il y trouva son fils qui lui dit: «Tue une jeune génisse et prépare un couscous, tu les apporteras ici, tous les aigles en mangeront, le septième aigle restera à terre, il n’aura pas la force de voler, donne-lui un coup de bâton entre les ailes, je tomberai.» Le père fit ainsi, il apporta un plat de couscous et de la viande; tous les aigles s’en rassasièrent; le septième ne put s’envoler, le père lui asséna un coup de bâton entre les ailes, le jeune homme fut délivré; ils vinrent à leur maison, la fille de l’ogresse se