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La Chambre d’amour




Chambre des douces rêveries,
Chambre empreinte de souvenir,
Où, dans de longues causeries,
Qu’on ne voudrait pas voir finir,
L’âme, avec langueur, se repose ;
Les meubles semblent attristés,
Prostrés, désabusés ; leur pose
Et leur air sont désenchantés.
Les gazes, cascades neigeuses
Sur les fenêtres et le lit,
Paraissent être les berceuses
D’un amour vaguement contrit.
Sur cette couche, en souveraine,
La pâle idole de jadis
Dormait ; et sa suave haleine
Se mêlait au parfum du lis,


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