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La Sirène




Sirène au corps d’argent, dont le regard fascine,
Tu glisses comme un rets sur l’immense océan,
Attirant par ta voix, ô néfaste androgyne,
Le crédule pêcheur vers le gouffre béant.
Tes chants mélodieux dans la nuit étoilée,
Dans le calme divin, font tressaillir d’émoi,
Et de loin on entend cette harmonie ailée
Qui glace l’homme plein de désir et d’effroi.
Tu t’approches de lui, les lèvres souriantes ;
De ta chair parfumée émane le péril ;
Tu l’appelles encor de tes mains suppliantes,
Il est sous le pouvoir de ton charme subtil.


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