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Vers l’amour

Quand le léger ramier,
En agitant son aile
Vers le ciel printanier,
Reçoit, dans son corps frêle,
Les flèches de la mort.
Un tireur imbécile,
Vil instrument du sort,
Se croit un être habile
En massacrant l’oiseau
De l’amour, de l’idylle :
Cet homme est un fléau.
Quand, dans l’immense arène,
Les lâches picadors
Qu’un bas instinct entraîne,
Semblables aux condors,
Fondent sur leur victime,
Le taureau dédaigneux,
D’un œil grave et sublime,
De son maintien fougueux,
Brave l’horrible foule
Qui blasphème en hurlant
Devant le sang qui coule
En jets noirs de son flanc.
Le matador arrive,


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