Si nous voulons restreindre le groupe des traductions d’Épictète faites au XVI" siècle aux traductions du Manuel seulement, il faut en signaler trois vraiment importantes celle d’Antoine Du Moulin, celle d’André Rivaudeau et celle de Guillaume Du Vair; et encore notons que la traduction d’Antoine Du Moulin est si proche de la traduction de Politien, qu’elle peut marquer comme une période de transition entre les deux groupes de traducteurs le groupe latin et le groupe français.
C’est en 1544 qu’Antoine Du Moulin s’essaya le premier à traduire le Manuel en français. À cette date, Politien jouit encore de son plein crédit, puisque Haloander et Cratander, qui avaient publié, Pun à Nuremberg en 1529, l’autre à Bâle en 1531, un texte à peu près correct du Manuel, n’avaient point hésité à y joindre sa traduction latine. Cet exemple avait été suivi en France par un certain Conrad Neobarius, qui donna en 1540 un texte grec du Manuel assez proche de celui de Bâle, texte auquel il joignait cette fois encore ’la traduction latine de Politien. Rien d’étonnant dès lors que Du Moulin ait été gagné par cette contagion de copier un auteur accrédité et qu’il se soit servi du texte latin de Politien de préférence au texte grec.
Du Moulin était d’ailleurs moraliste beaucoup plus que