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Chapitre LX.
Il ne se faut amuser à louer les choses vertueuses, mais les executer.

Quand quelcun fait du bragard pour bien entendre et savoir esclarcir les livres de Chrysippe, di à par toy : Si Chrysippe n’eust escript oscurement, cetuicy n’auroit dequoy se glorifier. Et que veus je ? Je veus aprendre la nature et la suyvré. Je demande donc qui est cet interprete, et cet auditeur de Chrysippe ? Je m’en vai à luy. Je cherche donc ce glosateur, et jusques là je n’ay dequoy m’enorgueillir, et l’ayant rencontré il n’est plus question que d’enseignerhens, de regles et ordonnances. Et tout cela est beau et gentil, mais si je ne m’amuse qu’à amirer la déclaration que deviendray je autre chose que grammarien, au lieu que j’estoy philosophe. Je ne suis donc rien que grammarien, sinon qu’au lieu de commenter Homere, je le fai sur Chrysippe. Mais je doi bien faire autrement, car si quelcun me dit li nous Chrysippe, je doi rougir de honte si mes œuvres ne respondent et se conforment à ses sentences. Somme veus tu bien faire, voy ce qu’il te propose et t’y arreste et ferme ainsi qu’à des loix inviolables, comme si devois faillir contre la pieté faisant le contraire. Et au reste ne te chaille de ce que l’on en pourra dire, car cela ne te touche point.

Chapitre LXI.
La suite du propos precedent.

Jusques à quand attens tu à te rendre digne des meilleures choses : et à n’exceder en rien les bornes de la