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Chapitre XVII.
De n’entreprendre rien outre ses forces.

Tu peus estre invincible, si tu n’entres en aucune lice pour combattre dont il ne soit en ta puissance de raporter la victoire. Gardé toi de te laisser si fort transporter à tes passions, que de reputer heureus celuy que tu verras excellent en honneur ou en credit. Car si la substance du bien est es choses qui sont en nous, ni l’envie, ni la jalouzie y peuvent prendre place Tu ne veus estre chef d’armée, ni tresorier, ni consul, mais libre. Et le mespris des choses qui ne sont en nostre arbitre est le seul moien pour aquerir liberté.

Chapitre XVIII.
L’on ne peut estre outragé, si on ne le pense estre.

Te souvienne aussi que celui qui injurie ou frape ne fait pas outrage, mais l’opinion que tu as conceuë de cestuy-là comme outrageant. Quand doncques quelcun t’irrite, saches que tu es irrité par l’opinion que tu as de l’estre. Pour cela, il faut dés le commancement s’efforcer de n’estre empoigné par les imaginations. Car si tu les peus par quelque temps tenir en bride, plus facilement te vaincras tu toymesme.

Chapitre XIX.
La meditation des choses tristes sert beaucoup.

Mets toy journellement devant les yeux la mort, le bannissement et toutes les choses qui semblent