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LA DOCTRINE
D’ÉPICTÈTE
philosophe
Comme l’homme se peut rendre vertueus, libre, heureus, et sans passion.
Traduite du grec en François par André RIVAUDEAU, gentilhomme du Bas-Poictou.


Chapitre I.
Des choses qui sont en nostre puissance, et de celles qui n’y sont pas.

Entre les choses humaines, les unes sont en nostre puissance, les autres non. Celles cy y sont, l’opinion, l’entreprise, l’affection, le desir, la fuite, et en un mot toutes nos considerations. Cestes cy n’y sont pas, nostre propre corps, les possessions, les honneurs, les magistrats, et en un mot ce qui est hors du pouvoir de nos actions. Suivamment les choses qui sont en nostre main sont naturellement libres, et ne peuvent estre defendues ni empeschées. Celles qui n’y sont pas sont foibles, serves, et peuvent recevoir defense, et sont d’autruy.

Si donques il t’avient de penser que les choses qui sont de leur Nature serves, soient libres, et que celles qui sont d’autruy, te soient propres, tu seras empesché, tu te deuleras, tu seras troublé, tu te plaindras de Dieu et des