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l’académie françoiſe. Des gens inexorables, en fait de probité, l’ont accuſé d’avoir abandonné la tyrannie, après avoir vécu de ſes infâmes aumônes ; mais l’honnête Champfort a répondu à la calomnie par des argumens ſans réplique. D’abord il a objecté qu’il ne devoit à la cour que ſon exiſtence ; enſuite il a prouvé qu’il ne s’eſt jamais vendu qu’au ſouverain, qu’aujourd’hui la nation eſt ſouveraine, que par conſéquent il doit ſe vendre à la nation. Il s'eſt donc livré ſans remords à tous les calculs de ſon patriotiſme. Il a inſulté les débris d’un trône, qu’il ne verra jamais ſe relever ; il a charmé le peuple par la pauvreté de ſes déclamations, & pour mieux ſe conformer à l’égalité générale, il a écrit ſimplement dans le mercure. Cette ſoupleſſe des gens de