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MANUEL DE LA PAROLE

IV. Celui qui lit ou qui récite doit faire entendre des e muets, que l’orateur peut omettre. V. Dans un grand local, il est nécessaire de prononcer les e muets pour se faire comprendre, tandis que devant un auditoire restreint, il est souvent préférable de glisser sur ces voyelles.

VI. Le genre tragique exige qu’on prononce tous les e muets qui ne choquent point l’oreille ; la comédie veut souvent une certaine familiarité qui justifie leur élision.

VII. Le vers 11e souffre pas l’élision des e rouets ; la prose offre plus de liberté.

VIII. À la rime, pour prononcer l’e muet précédé d’une voyelle, comme dans vie, on prolonge le son de la voyelle pénultième, en le ramenant insensiblement an son de I’e muet, et on l’éteint au moment où cc dernier va se faire entendre.

IX. L’e muet des terminaisons féminines (homme, aide, etc.) est toujours très bref et n’est jamais accentué 128»—Exceptions.—I. Le signe e est nul et ne se prononce pas dans les cas suivants : a) Quand, précédé d’une voyelle sonore, il termine une syllabe : joie (joa), vie (vi), enjouement (an jeu m an ), etc. ; dans les terminaisons en ient des verbes en ier k la 3e personne du pluriel de l’indicatif et du subjonctif présent : ils apprécient (ilz’ a pré ci), qu’ils remanient (kil re ma ni), etc. ; et dans les terminaisons en aient des verbes h la 3e personne du pluriel : ils cherchaient (il cher ckè), ils marcheraient (il marche rè), etc.