Page:Rivard - Manuel de la parole, traité de prononciation, 1901.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

INTRODUCTION



L’étude de la lecture à haute voix et la pratique de l’art oratoire prennent, dans l’enseignement, une importance de jour en jour plus considérable. On reconnaît aujourd’hui que, dans notre état de société, il est indispensable de savoir bien dire, qu’un cours d’études n’est pas complet s’il ne comprend l’art de parler correctement et avec expression, et qu’un Manuel de la Parole est le complément obligé de la grammaire. Quand Mgr Hamel et M. l’abbé Lagacé, — à qui surtout revient le mérite d’avoir fait connaître au Canada les résultats heureux d’une diction claire et intelligente, — commencèrent à parler de lecture expressive et d’art oratoire et voulurent en introduire l’étude dans nos écoles, il y eut des incrédules. Mais, à mesure que se faisaient sentir les bienfaits de leur enseignement, l’art de la lecture devenait de plus en plus populaire ; et maintenant, l’utilité du savoir dire paraît si évidente, qu’on est surpris d’en avoir autrefois douté.

En face de cet état de choses, il nous a paru qu’un traité, où les principes de l’art de dire seraient exposés avec méthode, et qui tiendrait compte particulièrement des fautes les plus communes au Canada, pourrait rendre quelques services. Les traités publiés en France ne répondent peut-être pas à tout ce que nous, Canadiens-Français, leur demandons. En France, l’on connaît mal, l’on ne connaît plus certaines fautes de prononciation, qui se sont acclimatées chez nous ; partant, les