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gymnastique vocale

se fatiguer ; quelques instants d’exercice chaque jour sont plus efficaces que plusieurs heures en une seule fois chaque semaine. Du reste, le temps qu’il faut donner à ces exercices ne peut être déterminé d’une façon générale ; tout dépend des aptitudes et des besoins de chacun.

Nous ne conseillons pas ces exercices seulement à ceux qui sont affligés de quelque défaut de prononciation ; tous peuvent en profiter, car on est toujours susceptible de perfectionner son langage.

Nous donnerons d’abord des exercices dont l’objet est l’éducation physique des organes de la prononciation en général, puis des exercices sur chaque son en particulier, et enfin des exercices pour se corriger des défauts d’articulation les plus communs.


Art. I. — Exercices pour discipliner les organes de la prononciation


§ 1. — LE VOILE DU PALAIS


Le voile du palais est une espèce de cloison mobile fixée par son bord supérieur à la voûte palatine, au fond de la bouche, et dont le bord inférieur flotte librement au-dessus de la base de la langue.

Des muscles servent à l’élever ou à l’abaisser. Suivant la position qu’il occupe, le voile du palais modifie le timbre de la voix. Élevé, il intercepte le passage de l’air dans les fosses nasales, et le son ne résonne alors que dans le pharynx et la bouche ; plus ou moins abaissé, il divise le courant d’air vocalisé, qui résonne alors à la fois dans le pharynx, les fosses nasales et la bouche. Les sons purs et les sons nasaux sont ainsi formés. Pour les sons purs eux-mêmes, le voile n’est pas toujours également élevé ; tantôt il touche la paroi postérieure du pharynx, tantôt il ne fait que s’en approcher.

Soumis aux exercices suivants, le voile du palais doit à tout instant s’élever et s’abaisser ; il en acquiert de la force et de la souplesse.

Dans ces exercices, la respiration doit être aussi profonde que possible.

57. — Exercices. — 1. Aspirez par la bouche, sans permettre à l’air de passer par le nez ; fermez la bouche, et expirez l’air par le nez.