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MANUEL DE LA PAROLE

18. On détache, par deux silences, du reste de la phrase, le complément indirect qui précède le verbe, mais qui s’en trouve séparé par quelque mot autre qu’un adverbe de négation. — Ex. :

Aux branches d’un tilleul | une jeune fauvette
Avait de ses petits suspendu le berceau. (Aubert.)
Les règles 17 et 18 sont des applications de la règle 8.

19. On sépare le complément direct et le complément indirect, quand l’un d’eux est composé de plusieurs mots. — Ex. :

N’ôtez pas le dernier ami * à ceux qui vont mourir. (Saintine.)

20. Le complément circonstanciel placé immédiatement avant ou après le verbe, se sépare de ce dernier par une nuance de diction s’il est court, par un silence s’il est long, et se détache dans tous les cas, par un silence, du reste de la phrase. — Ex. :

J’avais * un jour | un valet de Gascogne. (Marot.)
Le chêne | un jour * dit au roseau… (La Fontaine.)
J’ai voulu * ce matin | te rapporter des roses. (Mde Desbordes-Valmore.)

21. Quand le complément circonstanciel n’est pas immédiatement suivi ni précédé du verbe, il se détache du reste de la phrase par deux silences. — Ex. :

J’écoutais souvent | au fond des bois troublés | le chant du rossignol.

22. L’adverbe qui suit ou qui précède immédiatement le mot dont il modifie la signification, se lie invariablement à ce mot ; mais si ce mot est un verbe, on détache l’adverbe du reste de la phrase par un silence. — Ex. :

On parle souvent | de l’attachement du montagnard pour sa maison. (Prévost-Paradol.)
xxxxJe me souviens toujours | que je vous dois l’empire. (Racine.)