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LA LIAISON DES MOTS

278. — Diverses circonstances, que l’interprétation fait connaître, exercent aussi une influence considérable sur les liaisons.

On fait plus de liaisons dans les vers que dans la prose, dans la tragédie que dans la comédie, dans la récitation que dans le discours, dans l’expression d’idées nobles et élevées que dans l’expression d’idées familières, dans le discours soutenu que dans la conversation.

279. — Dans la poésie surtout, il faut rechercher les liaisons. Elles sont souvent nécessaires au rythme, à la mesure, à l’harmonie du vers.

Dans certains cas, l’omission d’une élision ferait d’un alezandrin un vers de onze syllabes. — Ex. :

Elles veulent écrire et devenir auteurs.

Si l’on ne lie pas veulent écrire, le vers n’a que onze syllabes. Ces liaisons ne doivent jamais être omises.

Parfois, l’omission de la liaison a pour effet de faire se rencontrer deux voyelles, de produire par conséquent un hiatus :

Pensez-vous être juste et bon impunément ?

En ne liant pas vous être, on fait un hiatus. On doit cependant omettre ces liaisons quand elles choqueraient trop l’oreille ; il faut se demander lequel serait le plus désagréable, l’hiatus ou la liaison ?

280.Règles particulières à chaque consonne finale.

B. Sonore, b se lie avec le son propre. — Muet, il ne se lie pas.

C. Sonore, c se lie avec le son k, sauf dans zinc où il se lie avec le son g. — Muet, il ne se lie pas, sauf dans certains mots composés et certaines locutions où il est d’usage de faire la liaison, savoir : franc-alleu