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LA LIAISON DES MOTS

d) Entre les adverbes, les prépositions, les conjonctions (sauf et et selon, qui ne se lient jamais), et les mots qui les suivent. — Ex. : fort heureux, trop adroit, mais au contraire, etc. (fort t’heureux, etc.).

e) Entre les verbes et les mots qui les suivent. — Ex. : part-on ? ils veulent avoir, manger un pain, etc. (part-t’on, etc.).

f) Entre le pronom (sujet) et le verbe, et entre le verbe et le pronom (régime). — Ex. : ils ont, pensent-ils ? croyez-en, etc. (ils z’ont, etc.).

g) Entre les adjectifs et les noms. — Ex. : bons avis, mes enfants, sujets obéissants, etc. (bons z’avis, etc.).

Il se fait d’autres liaisons encore, mais celles-là sont les plus fréquentes.

276. — I. La liaison des mots terminés par deux consonnes, dont la dernière est muette et la première sonore, est soit naturelle, soit artificielle.

Elle est naturelle généralement, et se fait par conséquent avec l’avant-dernière consonne, dans les mots au singulier : regard aimable (regar’aimable), il part avec moi (il par’avec moi), discours émouvant (discour’émouvant), univers entier (univer’entier), etc. ; et dans le mot corps, au pluriel comme au singulier.

Elle est artificielle, et se fait par conséquent avec la dernière consonne muette, dans les mots au pluriel (surtout si la liaison peut servir à indiquer que le mot est au pluriel) : divers exemples (divers z’exemples), secours efficaces (secours z’efficaces), etc. ; dans l’adverbe fort : fort habile (fort t’habile) ; et dans les expressions suivantes : de part et d’autre, de clerc à maître, porc-épic, lacs, échecs, nord-est, nord-ouest, par rapport à, la mort aux rats, un court entretien (de part t’et d’autre, etc.).