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MANUEL DE LA PAROLE

182.—Fautes canadiennes.

1. De ee que les lettres qui composent une diphtongue conservent leur son propre, à l’exception de oi, il suit que les fautes à corriger sont celles que nous avons déjà relevées eu étudiant chaque signe. Ainsi, par la syncope do l’i, nous disons : ku ièr, pour cuiller kui llkr) ; usié, pour hnitsier (ui sié), etc. ; en laissant tomber l’u, nous disons : pi, pour puis (pui), etc. 2. Quant à la diphtongue oi, c’est peut-être la combinaison dont l’histoire est la plus intéressante k notre point d’ vue. Elle s’est d’abord prononcée comme oi en grec ; puis ô, au Xle siècle ; ofc, oufe, oua, oa, et È, au XlVe, au XVe, et au XVIe siècle ; oua, fe, et É, au XVIIe siècle ; OÈ, oé, fe, oua, et oa, au XVIlle siècle ; enfin, au XIXe siècle, d’abord oua, puis oa, Aujourd’hui, l’usage a consacré cette dernière prononciation :

oa. -

On retrouve au Canada les prononciations du XVIe. du XVIIe, et du XVI lie siècle. Ainsi, av. lieu de oa, on fait entendre les sons suivants : u) oh., dans : histoire (is toa re) b) oufc, dans : noir (sour) e) k, dans : loyer (loa ié) croire (kroa re) nettoyer (nè toa ié) froid (froa) étroit (é troa) adroit (a droa) d) É, dans : no y et’ (noa ié) corroyeur (ko roa [eux) crois (kroa) croyait (kroa iè) croyable (kroa ia ble) c) oé, dans : moi (moa) is toè re, etc. soj/èr, etc. lè ié krè re nè tè ié fret é trèt a drèt, etc. né ié ko ré iéwr kré kré iè kré ia ble, etc. moé, etc.