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chez nous

l’étable, la faux et le javelier sur les entraits de la grange, la braye dans le grenier du fournil… L’un après l’autre, de-ci de-là, l’oncle Jean les a recueillis ; il les a portés dans le hangar, loin des regards curieux, loin des insultes. Il y a là aussi, comme en un musée d’humbles antiquailles, un soc de charrue le fer ébréché d’une brèche, une enclume à deux cornes, des goutterelles, des morceaux d’attelage…

Ce sont les vieux amis du vieux laboureur. De temps en temps, il va les voir. Il les manie, il leur parle à voix basse. À voix basse, les vieux instruments lui répondent peut-être.

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« En avons-nous fait ensemble, des corvées ! dit la faucille. C’était toujours la planche du bord qu’on nous donnait. Et la