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chez nous

Ce déshérité de la fortune est en quelque sorte fortuné : rien à faire, nul souci, nulle inquiétude ; sa vie est comme qui dirait assurée.

Si le quêteux est veuf ou vieux garçon, son train de vie est différent : du Jour de l’An à la Saint-Sylvestre, il promène sa paresse par la paroisse ; les familles l’hébergent à tour de rôle ; on se le passe d’une maison à l’autre.

La demeure de l’habitant n’est pas grande, et les enfants y prennent pas mal de place. N’importe ! Une vieille paillasse, la « paillasse du quêteux », tenue en réserve sur les entraits du grenier, est descendue, placée dans un coin du fournil, et voilà notre homme chez lui. Il vivra là un certain temps, pourvu qu’on ne le fasse pas travailler trop. Les gens, d’ailleurs, connaissent son horreur pour le travail. L’inviter à faire un effort serait