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chez nous

viendrez de moi ! » dit-il. Parfois il marmotte des mots qu’on ne comprend pas, des formules cabalistiques peut-être ; il parle, on dirait, avec quelqu’un qui voyage avec lui et qu’on ne voit pas…

Après son passage, les chevaux meurent des chiques, les vaches tarissent, les poules se mettent à couver, le pain ne lève plus, les chiens boitent, les rats envahissent les greniers. Le quêteux a jeté un sort !

Comment échapper à ses malédictions ?… Il jette aussi bien ses sorts à travers les portes, closes. Pour prévenir tout maléfice, il n’y a qu’un moyen : il faut éviter de faire parler le quêteux ! On barre donc toutes les ouvertures, et l’on dépose quelques sous sur le seuil. Le jeteux de sorts, sans frapper, prend les sous et s’en va.

Ce type de quêteux disparaît. Nos gens ne croient plus aux sortilèges.