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chez nous

Le quêteux charlatan aussi vient de loin, et l’on sait encore moins d’où il sort. Personne n’oserait le lui demander… C’est qu’il n’est pas commode, celui-là !

Il mendie, mais entendez bien que c’est chez lui un accident. S’il quémande, c’est uniquement parce que le monde ne reconnaît pas assez généreusement la vertu de ses remèdes et préfère donner aux docteurs de la bonne argent pour de mauvaises drogues. Qu’on le sache bien, il n’est pas né quêteux ; en parcourant les campagnes, il n’obéit qu’à son désir de soulager les souffrants, de les guérir de tous maux. S’il le voulait, il resterait chez lui, à se carrer, et vivrait à ne rien faire ! Il parle haut et dru. De vieux livres, un jeu de cartes, des bouts de ficelles, des boîtes d’onguent, des fioles emplissent son porte-manteau : c’est sa science, ses instruments et sa pharmacie, toute la médecine.