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chez nous

paraissent en vérité peu de chose au prix des âmes en allées, et qui peut-être souffrent au purgatoire. Nos paysans donnent à leurs défunts le meilleur souvenir, la prière.

Nos paysans n’oublient pas leurs morts. Voyez comme ils les associent à leurs travaux.

— Si mon jardinage vient bien, dit la femme, je m’engage à donner aux âmes ma plus belle pomme de chou et une tresse d’oignons.

— Moi, dit l’homme, si elles m’obtiennent d’avoir une belle récolte, je donnerai trois minots de bon grain, et j’y mettrai l’ajet.

Le Jour des Morts au matin, chacun apporte ce qu’il a promis, et, la messe dite, le remet au crieur, pour que celui-ci le vende aux enchères au profit des bonnes âmes.

Les objets les plus disparates s’entassent sur la tribune, aux pieds du crieur ; au milieu