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chez nous

Mais, le Jour des Morts, la besogne du crieur n’est pas si courte, et il monte à la tribune publique, au bout de la place :

— Par ici, tout le monde ! C’est la criée pour les âmes.

✽ ✽

Nos paysans, après un deuil, ne donnent peut-être pas de leur chagrin toutes les marques extérieures que feraient paraître des âmes moins cachées ; ils ne font pas montre de leur affliction, ils ne disent pas à tout venant leur peine. Aussi, à ceux qui ne les ont pas beaucoup pratiqués, leur douleur a-t-elle pu sembler un peu courte… Pour n’être pas étalés, les regrets sont-ils moins profonds et moins durables ?

Nos paysans n’oublient pas leurs morts. S’ils ne vont pas à toute heure pleurer sur les tombes, c’est que les restes enterrés là leur