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chez nous

bout du rang et jusqu’au bout de la paroisse. Disons — je ne sais pas apertement si c’est comme ça partout, mais ça doit — disons que chaque habitant est, comme moi sur le bien de ses gens ; ça fait toute une paroisse attachée à la terre, pas vrai ? Puis, au milieu, il y a l’église ; à côté, le cimetière ; tout près, le presbytère, avec le curé dedans. Et après notre paroisse, il y a une autre paroisse, puis une autre, puis une autre, toute pareilles, et chacune avec son clocher, son curé, ses morts, son vieux sol travaillé par les pères, et qu’on aime plus que soi-même… C’est ça, la patrie !

L’oncle Jean s’était levé, et cette fois je vis bien que son geste, déployé dans la nuit venue, embrassait tout le pays hérité des ancêtres, avec les souvenirs, les traditions, les croyances…

La voix de la tante Mélanie appela :