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LES QUÊTEUX

poisson qu’on appelle de ce nom ; Beau-Carrosse avait été nommé d’après l’élégance de son équipage, une boîte écrianchée sur deux roues branlantes, traînée péniblement par une Rossinante, qui avait depuis longtemps perdu le souvenir du jour où elle avait trotté.

Car le quêteux des paroisses voisines fait sa tournée en voiture — charrette ou quatre-épées en été, berlot en hiver. Et la voiture se remplit de provisions de toute sorte, farine, blé, foin, légumes, et le reste ; elle se remplit d’autant plus vite que le quêteux, après avoir accepté ce qu’on lui donne, ne se fait aucun scrupule de prendre aussi ce qu’on ne lui offre point. Pour parler clair, le quêteux des paroisses voisines est assez souvent un voleur. À son double métier, il s’enrichit presque. On en a connu qui prêtaient de l’argent ! Or, pour prêter, tout le monde sait qu’il faut avoir de quoi.

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