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CHEZ NOUS

de jus, dures comme des pierres… Ah ! les bonnes pommes !

Le long de la route, sur les clôtures, il y avait aussi les écureux… — J’allais oublier les écureux !

Prendre un écureuil en vie n’est pas une petite affaire. Il faut d’abord une gaule ; au bout, nouée en collet, une tresse, légère et coulante, de trois crins de cheval. Quand le petit animal, pour ronger une noisette, se dresse, la queue en panache, sur le bout d’un piquet, vous approchez à pas de loup, retenant votre souffle, jusqu’à portée de gaule… et lentement, avec des précautions infinies, vous passez le nœud coulant au cou du rongeur… Mais il faut avoir l’œil vif et la main ferme : au moindre coup de vent qui fait voltiger le crin ou dévier la gaule, au bruit le plus léger, à la moindre alerte, l’animal fait un bond, et soudain il n’y a plus rien sur le bout du piquet ; l’écureuil file sur les

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