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L’HEURE DES VACHES

c’était les barbotes… Longues comme ça, les barbotes !

Et quelles fraises il y avait dans le petit bois de bouleaux ! Grosses comme des fraises de jardin, d’un beau rouge vif, et juteuses !… Rien qu’à voir de loin la tête des bouleaux, vous en aviez l’eau à la bouche.

Donc, il y avait un raccourci.

Pour s’y rendre, il est vrai que la route était pierreuse et mal marchante. Mais nos pieds nus en avaient parcouru bien d’autres ! Et par ailleurs, il y avait des compensations. Le verger du curé, par exemple, n’était pas là pour rien ! Les pommes, c’est à tout le monde. — Du reste, ne ramenions-nous pas, avec les nôtres, la vache du bedeau ? Cela nous donnait des droits sur les pommes de monsieur le curé. — Nous en cueillions plein nos poches. De grosses pommes vertes, avec une pointe de rouge du côté du soleil, pleines

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