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LE POÊLE

nache de fumée, si son ronflement sonore se taisait soudain, soudain la maison serait morte. « Foyers éteints, familles éteintes. » Aussi bien que l’âtre, mieux encore peut-être, le poêle canadien garde les traditions ancestrales.

À ceux qui savent allumer leur pipe avec un tison, et qui aiment à fumer, en songeant devant la porte du poêle, ce dieu du logis est d’aussi bon conseil que le feu de cheminée.

Au coin de l’âtre, on se prend parfois à rêver, à construire des châteaux en Espagne, et tout s’effondre, hélas ! avec le tison qui croule, s’envole avec la bluette qui monte, s’évanouit avec l’étincelle qui meurt. À la porte du poêle, il faut penser, et c’est au bâtiment de projets plus solides qu’on travaille. Car le poêle est grave, le poêle est sage, le poêle n’invite pas aux vaines rêveries. Les chimères qu’évoque la chanson de

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