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LE ROSIER MORT




À ma sœur.


Vous souvient-il du grand parterre et de la maison blanche où vivaient nos gens ?… Il vous en souvient, et du bon grand-père, au front ridé, et de la bonne grand’mère, au cœur d’or ; et du noyer séculaire, dont, chaque automne, les branches alourdies balayaient le sol tout autour, nous enfermant sous un dôme de verdure ; et des prunes, qui pleuvaient dru sur nos têtes, lorsque grand-père, souriant et courbé, secouait pour nous les troncs rugueux ; et des grands bœufs roux dans le clos voisin ; et de la rivière qui

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