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CHEZ NOUS

avant dans le bois vert, et vlin ! les éclats volent plus drus.

« Et voici l’heure où l’arbre doit tomber ; car le temps n’est pas loin où il y aura besoin d’un berceau dans ma maison. Quelques jours encore à espérer, et vous me verrez, fier comme un roi, descendre vers le village ; vous entendrez sonner pour le baptême. Il y aura de la joie plein la maison, et les voisins pourront venir, à travers la forêt, voir l’enfant du bûcheron : la table sera mise. » Et vlan ! plus avant dans le bois vert s’enfonce le taillant de la bonne hache, et vlin ! plus drus, dans l’air, volent les éclats.

De tout l’effort de ses muscles joyeux, le bûcheron frappe. Vlan ! vlin ! vlan ! Le cœur de l’arbre est atteint, et toujours la hache tombe, monte, retombe dans l’entaille béante, qui s’élargit et se creuse. Vlin ! vlan ! vlin ! Le sol est jonché de blancs éclats. Encore un coup… Vlan ! la cime

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