Page:Rivard - Chez nous, 1914.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.

UN POÈTE ILLETTRÉ

lui, se le montrent du doigt ; lui, timide, se dérobe aux regards, et, seul, honteux, comme on commet une mauvaise action, il rime ; il chante à sa façon la montagne et la plaine, les grands bois sourds et les gerbes d’or, la chaude lumière des jours d’été et la froide lueur des nuits d’hiver. Malgré les conseils, en dépit des sarcasmes, il rime ; il rimera jusqu’à sa mort…

N’est-il pas à plaindre, ce poète illettré, impuissant à dire son rêve, et pour qui la poésie est comme un mal dont on a honte ?



117