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CHEZ NOS GENS

vait rien à faire, il pouvait rester au lit, s’il le voulait, toute la grasse matinée. Quelle volupté ! Il essaya de dormir. Mais il eut beau se tourner et se retourner, se dire qu’il était rentier, que c’était bien vrai, qu’il n’avait rien à faire, le sommeil ne vint pas. Il ferma les yeux ; mais le jour était dans la chambre, et, tout rouge, traversait ses paupières closes. Il voulut ne penser à rien ; mais toujours il revoyait la Grise qui s’en allait, la tête basse, emmenée par Ladouceur… Plus moyen de dormir ! C’était ennuyeux, à la longue, et fatigant… Il se leva.

— Tu ne dors plus ? demanda Catherine.

— Tiens ! fit Anselme. Te voilà aussi réveillée !

— Il y a une belle lurette, répondit-elle. Je croyais que tu voulais dormir tard ; j’avais peur de te déranger.

— Il fait si bon, à matin, dit-il, que j’ai en-