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CHEZ NOS GENS

rents les avaient amèrement pleurés ; les autres garçons, grâce à des soins industrieux, à de longues économies, étaient établis sur de bons lots de terre ; les filles avaient trouvé des partis avantageux.

Anselme et Catherine, demeurés seuls, commençaient à se faire vieux, et il leur revenait, à Anselme surtout, qu’autrefois ils avaient fait un rêve.

Ils avaient fait ce rêve, qu’un jour ils pourraient vivre de leurs rentes.

Cette idée datait de loin.

Tout enfant, Anselme avait admiré comme certains messieurs du village n’avaient jamais rien à faire qu’à fumer leurs pipes au soleil, échanger des paroles avec les passants, donner leur avis sur le temps et sur la récolte