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CHEZ NOS GENS

Des malheurs les avaient frappés : la foudre avait incendié une grange et toute la récolte d’une saison ; la grêle avait fauché la moisson ; les sauterelles avaient dévasté les champs ; un mal sans remède avait décimé le troupeau ; la mort aussi était deux fois entrée chez eux… Rien n’avait pu lasser les vertus patientes de ces simples chrétiens ; la prière avait incliné leurs âmes à la résignation, et le travail avait consolé leurs peines.

Des enfants leur étaient nés, nombreux, qui, d’abord avaient tour à tour égayé, la maison de leurs ébats, puis, après avoir quelque temps partagé la tâche quotidienne, avaient, l’un après l’autre, quitté le toit paternel : l’aîné, qu’on avait envoyé au séminaire, était prêtre, et tous les soirs Anselme et Catherine remerciaient Dieu de cette bénédiction ; deux de leurs fils étaient morts, et les pa-