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Suite, de l’élude de M. N.-F. Dionne sur La Colonie Française à la mort de Champlain, des matériaux recueillis par M. l’abbé A.-P. (iaulier dans sa revue historique Canada, Perche et Normandie, de diverses monographies de familles canadiennes, des registres môme du district de Québec, et des notes inédites de M. l’abbé A. Rhéaume sur le premier volume du Dictionnaire généalogique. Enfin, nous avons pu consulter le Registre de confirmation de Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de Québec, document important retrouvé par hasard il y a une quinzaine d’années et conservé aux archives de l’Fvêché, qui nous a permis de retracer les provinces d’origine de plus de onze cents émigrants venus de France pendant le dix-septième siècle, et sur la provenance desquels les documents antérieurement consultés ne nous avaient rien appris.

Ce registre, en effet, qui semble n’avoir pas encore été étudié au point de vue où nous nous sommes placés dans cette étude, contient la liste des noms de toutes les personnes confirmées par M*r de Laval, liste faite au jour le jour, pendant les visites pastorales, et où l’on trouve le plus souvent, avec le nom du confirmé, le diocèse de son origine.

En compilant ces matériaux, en pointant les noms, nous avons pris toutes les précautions possibles pour éviter les doubles emplois aussi bien que les omissions.

Le tableau suivant représente le résultat de noire travail. Il comprend un relevé de tous les émigrants français, hommes et femmes, venus au Canada de l(i()8 à 1700, et dont nous avons pu retracer l’origine.

Nous avons cru qu’il était important de distinguer quatre périodes dans ce siècle de l’émigration française au Canada. Il est ainsi plus facile de suivre le mouvement de cette émigration et de bien comprendre l’action qu’elle a pu exercer sur notre parler. Les premiers arrivés durent avoir sur le langage une influence plus considérable, et, à moins que les émigrations suivantes fussent assez nombreuses pour noyer le premier groupe, on peut croire que celui-ci s’incorpora plutôt les autres et put, dans une certaine mesure, faire prévaloir sa manière de parler. On a déjà affirmé que les premiers colons établis au Canada étaient en majorité normands et percherons. Noire tableau le d é m o n l re c 1 a i re ment.