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RECHERCHES SUR LE PATOIS DE GENÈVE

Le patois de Genève n’a pas encore été l’objet d’une étude scientifique et complète[1]. Je ne suis pas moi-même en mesure d’accomplir ce travail ; dans les pages qui suivent, j’ai simplement réuni quelques notes en vue de ceux qui voudraient l’entreprendre, J’ai cherché à faire la bibliographie de ce patois[2] et à déterminer quelques points relatifs à son histoire.

Dans le Nouveau Glossaire genevois, Jean Humbert a rassemblé les mots et les tours qu’on emploie dans le parler de notre ville, et qui ne se trouvent pas dans les dictionnaires français.

  1. On trouvera de bonnes remarques dans un article de Jean Humbert sur les Paniers du curé de Courroux (Bibliothèque universelle, octobre 1849) et dans un travail de M. Dufour-Vernes sur l’origine des Genevez (Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Genève, XV, 83). — Cp. Recherches sur les poésies en dialecte savoyard, par M. d’Espine, Revue savoisienne, années 1864-1869.
  2. En parlant du patois de Genève, je ne sépare pas de cette ville la contrée dont elle est le centre naturel et immédiat, et qui s’étend entre le Jura, le Salève et les Voirons. Mais je ne connais qu’un seul morceau, écrit en patois de ce pays, qui n’ait pas été imprimé à Genève. C’est Le cruel assiégement de la ville de Gais qui a esté faict et mis en rime par un citoyen de la dicte ville de Gais en leur langage, Lyon, 1594. — L’auteur du Moyen de parvenir qui a évidemment demeuré à Genève, comme M. Blavignac l’a très-bien montré, a inséré çà et là dans cet ouvrage quelques mots ou quelques phrases de notre patois, entre autres au chapitre 38, où il conte une aventure arrivée à des femmes de Versoix.