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On lit après le dernier couplet ces mots : Par Jek des Prez ; je ne sais quel est ce personnage.

B. La pièce qui fut affichée à la chaire de la cathédrale de Saint-Pierre, le lundi 27 juin 1547, et qui causa la mort de Jaques Gruet, accusé d’en être l’auteur. Elle est conservée aux Archives de Genève, et j’en donne ici le texte :

Gro panfar, te et to compagnon gagneria miot de vot queysi. Se vot not fade enfuma, i n’y a persona que vot gardey qu’on ne vot mette en ta. Lua que pey, vot mouderi l’oura que james vot saliete de votra moennery[1]. Et mezuit prou blâma quin Dyable et to sut que cetou fottu prêtre renia not vegnon ice mettre en ruyna. Apret qu’on a prou endura, on se revenge. Garda vot qui ne vot n’en pregne comme i fit a mosiur Verle de Fribor. Not ne vollin pa tant avey de mètre. Notta bin mon dire[2].

XVIIme siècle.

C. La chanson, restée populaire parmi nous, que nous connaissons tous sous le nom du Céquélaino. Elle a été imprimée sept fois :

a) Sur une feuille in-folo, à deux colonnes, surmontée de quatre médaillons antiques, avec ce titre : Chanson de l’Escalade en langage savoyard. Le 68me et dernier couplet y est suivi de cette date : A Rumilli la mala-Béquê, chez Jaques Fuyard, demeurant à la Ruë Vipérine, proche du grand hasard, tout prés des Repentans à l’Oye pendente. 1602.

Le millésime ne peut guères être pris au sérieux plus que le reste de la date.

  1. Je transcris cette phrase en français : Il n’y a personne qui vous garde qu’on ne vous mette en tel lieu que puis vous maudirez l’heure que jamais vous saillîtes de votre moinerie. — Le reste n’offre pas de difficulté, sauf le mot enfuma, qui est une énigme pour moi.
  2. Cp. Roget, Histoire du peuple de Genève, H, 289-312, 323-329, et Calvini Opéra. Ed. Baum, Cunitz et Reuss, XII, 546.