Instrvction.
L n’eſt point de meilleur moyen de s’acquerir de
bonnes habitudes, & de profiter dans l’Eſcole de la
Vertu, qu’en s’inſtruiſant par les leçons des Sçauans,
& particulierement par leur exemple, quand ils ſont
hommes de probité ; Ce qui nous eſt enſeigné par cét Homme
de robe longue, qui tient d’vne main vn Miroir, où il ſe conſidere
ſoy-meſme, & où ſe liſent ces mots alentour, Inspice, cavtvs eris. Par où il ſemble nous aduertir de rabattre la
veuë ſur nos defauts, afin que trouuant des taches en nous-meſme,
nous les effacions s’il eſt poſſible, comme font ceux qui par
l’aide du Miroir nettoyent ce qu’il y a de ſale ſur leur viſage.
Intellect.
L me ſemble qu’auec beaucoup de raiſon l’Intellect
ſe voit icy figuré par vn ieune Homme de bonne mine,
qui tient à la main vn Sceptre, vne Couronne ſur
la teſte, d’où s’exhale vne Flame, & a la veuë fixemẽt
attachée ſur vne Aigle. Il eſt peint ieune, pour mõstrer que l’Intellect
ne vieillit point. La Couronne & le Sceptre repreſentent
l’empire qu’il a ſur les paſſions ; la Flame qui s’euapore du
chef, marque le naturel deſir qu’on a de ſçauoir que la capacité
de la Vertu intellectuele produit en nous ; & par l’Aigle eſt ſignifiée la viuacité de l’entendemẽt, par qui nous nous eſleuons
aux choſes les plus hautes, & les contemplons, comme fait
l’Aigle, qui s’eſlance iuſques dans les nuës, & qui regarde fixement
le Soleil.
Invocation.
Lle eſt repreſentée par vne Femme qui porte ſa
veuë en haut & qui tient les mains iointes, auec vne
Flame qui luy ſort du ſommet de la teſte, & vne autre
de ſa bouche. Ce qu’elle regarde le Ciel monſtre
que tout le ſecours qu’elle attend doit venir d’enhaut ; & quant
aux Flames elles denotent l’ardeur de ſon zele & de ſa priere.